Votre navigateur ne supporte pas JavaScript et vous n'avez pas accès à toutes les fonctionnalités du site.
Veuillez vérifier que JavaScript est bien activé sur votre navigateur.
INTERVIEW N3

L'INTERVIEW : ANIS YAHYAOUI - ENTRAINEUR R2 - N3

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Yahyaoui Anis, j’ai 38 ans. Entraîneur de l’équipe réserve depuis 2023. Cela fait six ans que je suis au club en tant qu’éducateur. Ancien joueur du club de 2006 à 2010, j’occupe également le poste de responsable de l’école de foot depuis quatre ans.

Comment tu as vécu tes premiers moments en tant que coach de la N3 ?

J’ai senti que cette nomination reflétait le travail accompli depuis plusieurs années au club. Pour moi, c’est une belle reconnaissance, mais aussi une grande responsabilité.

Comment s’est déroulée l’adaptation dans l’équipe première ?

Très naturellement. Je connais tous les joueurs, certains depuis très longtemps, donc ça a facilité l’intégration. L’intégration a été fluide et surtout humaine avant d’être sportive.

Est-ce que tu as déjà changé certaines choses depuis que tu as pris les rênes ?

Avec le timing, je n’ai pas eu le temps de tout changer. Et dans ces moments-là, il ne faut pas bouleverser les habitudes. J’ai mis quelques ajustements, quelques repères, mais l’objectif principal, c’est d’apporter de l’énergie positive, de la cohérence et du plaisir dans le jeu.

Comment le groupe a réagi à ton discours et à ton arrivée ?

Avec écoute et respect. J’ai senti un groupe à l’écoute et concentré, mais marqué par la saison — ça se voyait sur les visages. Il faut parler vrai dans des situations comme celle-ci.

Tu ressens une forme de pression ou plutôt une excitation à relever ce défi ?

On a deux matchs de haut niveau, donc oui, il y a de l’excitation, peu importe la situation. Je ressens une envie dans ce groupe de bien faire et de montrer un autre visage, plus positif sur le terrain.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi depuis que tu as pris les commandes de l’équipe première ?

Voir les joueurs abattus et touchés, c’est compliqué. C’est dur pour moi de les voir dans cet état. Mais la vie, ce n’est pas que des succès. C’est aussi des échecs et surtout ce qu’on en fait. On apprend beaucoup dans ces moments.

Comment tu as vécu cette saison de N3 d’un point de vue extérieur ?

J’ai suivi la quasi-totalité des matchs à domicile : les choix, les dynamiques, etc. C’est une saison frustrante, avec un groupe qui a souvent manqué de réussite, de confiance…

Il reste deux matchs, dans quel état d’esprit tu abordes cette fin de saison ?

Je veux voir des joueurs qui s’expriment pleinement, qui prennent du plaisir sans peur, sans retenue. C’est ma philosophie. Le plaisir de jouer doit reprendre le dessus. J’ai toujours été un homme de défi, que ce soit dans le foot ou dans ma vie. La pression est là, mais je la transforme en énergie, c’est du bon stress, celui qui permet de se dépasser.

Pour toi, c’est quoi l’ADN de ce club ?

Pour moi, l’ADN du club est lié à la formation des jeunes. C’est quelque chose qu’on doit vraiment préserver et valoriser. On est un club formateur, c’est notre socle, notre identité.

Selon toi, quelle place doivent avoir les jeunes formés au club dans le projet sportif ?

Une place centrale. Le projet sportif doit s’appuyer sur la jeunesse du club, sur les joueurs présents dans nos catégories jeunes. C’est indispensable. Mais surtout ils doivent être accompagnés et responsabilisés. Il faut leur faire confiance et être patient avec eux.

Quelles sont les valeurs du club selon toi ?

Je dirais : travail, respect, exigence, humilité, solidarité… et même l’audace. Il faut oser.

Comment tu juges cette saison en R2 ?

C’est ma deuxième saison avec l’équipe réserve. Je la juge correcte, avec un groupe sûrement parmi des plus jeunes de la région à ce niveau. On a manqué de constance, mais ce sont des jeunes en devenir

.Le mois de mars a été fatal pour la réserve avec un match nul face à Bayonne et une élimination face au Taillan en Coupe. Est-ce que tu penses que la saison était “terminée” à ce moment-là ?

Le mois de mars a été un tournant. Le nul face à Bayonne a été difficile, même mentalement, le groupe a pris un coup. L’élimination aux tirs au but contre Le Taillan aussi. La Coupe était un objectif cette saison, mais il a fallu relever très vite la tête et prendre conscience de ce qu’il faut corriger pour éviter revivre les mêmes scénarios.

Comment ton groupe a vécu cette saison ?

Il y a eu des hauts et des bas, mais ils ont beaucoup appris. J’ai un groupe de garçons très à l’écoute, qui sait aussi se remettent en question. Je suis persuadé que cette saison va leur servir pour l’avenir, au vu des scénarios de certains matchs.

Comment tu as vécu les descentes de N3 dans ton groupe ?

Ce n’est jamais évident. Quand un joueur redescend, il est forcément touché de ne pas être retenu avec la N3. J’ai toujours fait preuve d’adaptabilité et d’intelligence avec ces joueurs-là. Ce n’est pas simple pour eux, mais je suis aussi reconnaissant : la plupart ont joué le jeu, et ont beaucoup apportés au Groupe.

Si tu devais résumer cette saison en un mot, lequel choisirais-tu ?

Apprentissage. Avec un groupe aussi jeune, c’est le mot qui me vient naturellement. Même pour moi, c’est un apprentissage constant. On apprend à tous les niveaux et tous les jours

Quel est le match référence de cette saison ?

Le match aller à Saint-Médard-en-Jalles. Un match intense avec beaucoup de buts (victoire 4-3), un groupe qui a su répondre présent. C’est un match référence à tous les niveaux : collectivement, individuellement, en termes de détermination, d’envie… une vraie prestation collective.

Quel but t’a marqué si tu devais en retenir un seul ?

Sur le plan individuel, je pense à celui de Riad, suite à un geste technique quasiment inventé qui élimine au moins 3 joueurs et qui enchaine avec une frappe inattendu… C’étais incroyable.

Quel est le pire match de la saison selon toi ?

Le match de Coupe de Nouvelle-Aquitaine face à Pessac. Pour moi, c’est une vraie déception. On n’a pas été à la hauteur. La prestation collective était insuffisante. On a joué trop facile ce jour-là.

Comment ça se passe à l’école de foot ?

Ça s’est toujours bien passé. Pour un coach, c’est une vraie richesse de rester au contact des plus jeunes. On a beaucoup à leur transmettre à cet âge-là.

Comment réussir à former les jeunes ?

Il faut leur laisser une certaine liberté, leur permettre d’imaginer, de créer. Il ne faut surtout pas les brider. Il faut les laisser s’exprimer et prendre du plaisir.

Comment encadrer ce type de jeunes ?

Avec beaucoup de patience, d’écoute et de bienveillance. Chaque enfant est différent. Il faut s’adapter à eux, pas l’inverse

Qu’est-ce que ça t’apporte, personnellement et humainement, de rester au contact des plus petits ?

Beaucoup ! Je veux transmettre ce qu’on n’a pas forcément reçu en tant que joueur. L’école de foot d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’il y a 30 ans. Ce n’est plus la même approche, ni la même formation. C’est une manière pour moi de rendre ce que le football m’a donné aussi, et transmettre ce qu’on n’a pas eu plus jeune.

Qu’est-ce que tu essayes d’inculquer aux U6-U9, au-delà de l’aspect purement footballistique ?

Le respect, le plaisir, l’envie d’apprendre, et surtout le droit à l’erreur Il faut normaliser le droit à l’erreur, car c’est un choix de l’enfant et c’est aussi comme ça qu’on apprend et du coup progresse. Il faut aussi prendre le temps d’échanger avec eux, leur expliquer, les accompagner pour qu’ils se lâchent et développent leur créativité, jusqu’à ce qu’ils trouvent leur équilibre.

Aurélien WALAS

Dans cet article