L'INTERVIEW : BENJAMIN GEFFRAY - JOUEUR N3
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Benjamin Geffray, j’ai 31 ans, je suis marié et jeune papa d’un petit Lionceau. Je suis attaquant au Stade Bordelais.
Comment as-tu débuté le football ?
J’ai commencé le foot à l’âge de 6 ans aux Girondins de Bordeaux. Mon grand frère jouait déjà là-bas, donc naturellement, j’ai passé les détections… qui se sont révélées concluantes. J’y suis resté dix belles années.
Peux-tu nous raconter ton parcours footballistique ?
Après ces dix ans aux Girondins, je suis parti au centre de formation de Niort, où je suis resté cinq ans. À la fin, je n’ai pas signé pro, alors j’ai décidé de “mettre le foot entre parenthèses” pour me concentrer sur mes études, tout en rejouant dans mon club de ville, à Blanquefort. C’est là que j’ai réappris à aimer le foot pendant quatre saisons. Ensuite, j’ai passé un an au SAM, puis quatre à cinq saisons à Libourne, une à Villenave, puis l’an dernier à Arcachon, avec qui on a fait une saison incroyable. Aujourd’hui, me voilà au Stade Bordelais.
Comment se déroule ta vie hors football ?
Je suis plombier dans la vie de tous les jours, et aussi papa. C’est un rythme assez costaud : je me lève tôt, enchaîne le boulot, puis le foot… et enfin je rentre pour profiter un peu de mon fils. Pas beaucoup de repos, alors quand il dort, je dors aussi, histoire de récupérer un peu.
Comment fais-tu pour alterner entre ta vie pro et perso ?
Comme je l’ai dit, ce n’est pas évident, mais j’ai la chance d’avoir une femme en or qui me permet d’avoir ce rythme. Même si je pense qu’elle aimerait bien que je sois plus présent ! Mais on le sait tous : le foot, c’est éphémère. Un jour, j’arrêterai. Alors on profite encore quelques années… on se reposera plus tard.
Est-ce que physiquement tu ressens les effets de ton métier ?
Oui, clairement. J’ai souvent mal aux genoux à force de travailler plié dans des endroits exigus, ou au dos à cause du port de charges lourdes. On s’y habitue, ça passe… mais c’est surtout la fatigue qui est difficile à gérer.
Comment fais-tu pour jongler entre le foot et le fait de voir grandir ton petit ?
Je grappille chaque minute possible. Je vais le chercher dès que je peux les jours sans entraînement. Le mercredi, je passe le voir quelques minutes avant la séance car je sais qu’à mon retour, il dormira déjà. Et le week-end, on ne se lâche pas jusqu’à ce que je parte au match. Il est là à chaque rencontre à domicile. On l’emmène partout : restaus, soirées… il fait partie du voyage !
Comment juges-tu ta saison actuelle ?
Honnêtement, je suis un peu déçu. J’avais bien débuté la préparation, mais l’arrivée de mon fils m’a mis un vrai coup physiquement. J’étais moins lucide, ce qui a logiquement entraîné moins de temps de jeu. Malgré ça, j’ai toujours essayé de donner le maximum à chaque minute jouée, pour l’équipe et pour le club.
Qu’est-ce qui a manqué pour gagner face à Argelès ?
Ce qui nous manque depuis le début de la saison : concrétiser nos actions. Je n’ai pas trouvé qu’on était en dessous dans le jeu. Ils ont même eu plus peur que nous, surtout en deuxième mi-temps. Je touche la barre, le gardien sort deux ou trois arrêts… On n’a pas été efficaces.
Comment aborder le match de samedi face à Lège ?
C’est simple : on est au pied du mur. Eux aussi. Comme le coach nous l’a dit, il faut réussir à transformer cette pression négative en énergie positive, se libérer et aller chercher les points. On n’a pas le droit de les laisser filer.
Aurélien WALAS